Les mineurs migrants arrivent en masse

Lundi, une patera a été interceptée à Grenade avec à son bord 60 personnes dont 33 sont des mineurs marocains. Un record.

L’engouement des enfants pour la grande traversée n’est pas tout à fait récent. Seulement, leur nombre dans les embarcations était bien minime.

L’interception de 33 d’entre eux a mis au devant de l’actualité, la question des mineurs qui ne cesse de se compliquer au point que même les opérations de rapatriement n’ont guère donné de résultats tangibles.
Selon des estimations approximatives, l’année 2004 a connu l’expulsion du territoire espagnol de 111 enfants marocains. Une mesure qui n’a d’ailleurs pas empêché 80% de ce chiffre de tenter de nouveau l’expérience. Leur nombre suit en effet une cadence ascendante.

Courant 2006, le préside occupé de Sebta a accueilli 320 nouveaux enfants non accompagnés. Rien que durant le mois d’août dernier, les services concernés ont enregistré l’arrivée de 153 mineurs marocains. Aux Iles Canaries ce sont 250 qui résident dans des centres d’accueil. Tandis qu’en Andalousie les autorités hébergent 900 enfants.

Ces chiffres, toujours approximatifs, ne prennent pas en considération les cas de ceux qui déambulent dans les rues des grandes villes espagnoles. Des chiffres dépassés par rapport à 4441 enregistrés en 2005.

Devant la complexité du problème des mineurs non accompagnés, la proposition de construction de centres d’accueil au Maroc a été avancée par la partie espagnole. L’Union européenne y a adhéré en affichant sa pleine disposition à cofinancer deux centres à Tanger et Marrakech. Cependant certaines ONG ont exprimé leur désaccord à propos de cette solution.

Les milieux officiels marocains ne cessent de réclamer la mise en place d’un cadre juridique adéquat pour les mineurs clandestins en Espagne. Lequel devra essentiellement se baser sur les principes de la Convention internationale des Droits de l’Homme de 1989, particulièrement celui relatif à la prise en considération de l’intérêt de l’enfant, et sur l’étude de chaque cas par une commission mixte spécialisée.

En attendant une issue à la question des mineurs non accompagnés, ils continuent d’affluer en masse sur les côtes espagnoles bravant les conditions maritimes et les abus inhérents à ce genre d’expéditions et surtout motivés par l’ambition d’un avenir meilleur.

Journal La Libération