Immigration clandestine : Malte doit convaincre

RFI

Qui doit assurer le sauvetage des migrants en haute mer ? La question se
pose avec insistance depuis que Malte a refusé l’accostage d’un
chalutier espagnol au prétexte qu’il avait à bord 26 clandestins
repêchés en mer.

Malte souhaite que les Européens partagent l’accueil de
ces immigrants, mais il est peu probable que les ministres de
l’Intérieur de l’Union, réunis ce mardi à Luxembourg, se laissent
convaincre.

Il y a eu l’affaire de ce chalutier espagnol, il y a eu ces photos
d’immigrants qui pour ne pas mourir noyés s’accrochent à des cages
d’élevage de thon, et puis tous ces anonymes, des dizaines, qui sont
morts pour avoir tenté de passer de la Libye à l’Europe par la mer.

Malte fait valoir que ces immigrants, qui arrivent pour la plupart
d’Afrique, se trouvent en zone de sauvetage libyenne, et que sa
responsabilité n’est donc pas engagée. Mais pour mettre fin aux
critiques, Malte propose que le sauvetage en haute mer soit partagé,
comme la prise en charge de ces clandestins dont elle n’est pas
juridiquement responsable.

Reste que si les Européens s’accordent sur la nécessité morale de ces
sauvetages, la question du financement est plus problématique. Il va
pourtant falloir trancher cette question du partage des responsabilités,
d’autant qu’à la fin du mois, Frontex, l’Agence européenne pour la
gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures,
lance une nouvelle opération de surveillance en Méditerranée. Là encore,
cinq pays ont promis du matériel, qui se fait attendre.

Source : RFI