Migrants subsahariens:Ce ping-pong humain entre le Maroc et l’Algérie

Depuis un certain temps, les autorités marocaines procèdent à l’arrestation des subsahariens considérés comme des sans papiers au Maroc. Mais, une fois arrêtés et renvoyés à la frontière Est du pays, ils reviennent aussitôt...

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DANS différentes villes : Rabat, Casablanca, Nador, Laayoune, Tétouan, Fès, Oujda, la police rafle les migrants subsahariens dans et devant leurs maisons, dans les marchés, dans les rues et ruelles... Il s’agit d’une « véritable chasse », dénoncent les associations qui défendent les migrants subsahariens en transit au Maroc.

Arrêtés, ces subsahariens sont ensuite transférés vers la ville d’Oujda. C’est pourquoi, cette ville de l’oriental connaît la plus grande concentration de subsahariens. De là, ils sont dirigés vers leur point d’entrée initial, vers les frontières maroco-algériennes. Or, une fois refoulés du Maroc vers l’Algérie, ces migrants sont aussitôt chassés par les autorités algériennes, parfois à coup de fusil. Ils reviennent systématiquement vers Oujda. A tel point que certains évoquent en l’occurrence un véritable « ping-pong humain » entre l’Algérie et le Maroc.

Les migrants subsahariens vivent dans les bois, dans des quartiers périphériques, dans des sites déserts où les conditions d’hygiène laissent à désirer. C’est le cas notamment d’un terrain vague jouxtant le campus universitaire d’Oujda. C’est le cas également de plusieurs villages non loin d’Oujda.

Après la multiplication des descentes des forces de l’ordre près du campus, la majorité des migrants se sont retirés dans un site qui se situe à 7 km de la ville d’Oujda sur la route du poste frontalier (Zouj Bghale) vers les frontières maroco-algériennes. Vu la nature du relief, c’est là une région marquée par l’existence de cavernes naturelles et de maisons abandonnées qui servent de refuges sûrs aux migrants. Ces derniers appellent d’ailleurs ces gîtes les « tranquillos ».

Par ailleurs, régulièrement, la police opère des rafles à l’intérieur même de la vile d’Oujda. Les personnes arrêtées sont conduites au commissariat central de la ville. Ce que les migrants qualifient de « cellule de refoulement ».

« Après une rafle d’un nombre important de subsahariens, nous expliquent des membres de l’ABCDS (Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité) qui vient en aide aux migrants, la police les déporte le soir vers la frontière algérienne, pourtant fermée depuis des années, au mépris de la loi marocaine qui interdit les expulsions massives et exige l’examen des dossiers des personnes refoulées, au cas par cas ».

C’est pourquoi l’ABCDS a tiré la sonnette d’alarme. L’association estime qu’avec les conditions météorologiques actuelles, notamment le froid glacial et la pluie, les migrants sont en danger. « Notre ONG a dépensé tout ce qu’elle avait comme moyens pour venir en aide aux migrants. Nous craignons aujourd’hui qu’il y ait des morts parmi eux », insiste Hicham Baraka, président de l’ABCDS. Et d’ajouter : « nous nous préoccupons particulièrement de la précarité de la situation dans laquelle vivent de nombreux migrants. Nous essayons avec des hommes et des femmes de bonne volonté d’assurer une aide alimentaire d’urgence que l’association achemine vers les migrants dans leurs multiples points de concentration ».

Selon les statistiques actuelles de l’association, qui est d’ailleurs en train de préparer un rapport détaillé sur la situation des migrants, le nombre de subsahariens se trouvant à proximité d’Oujda se situe entre 900 et 1000 personnes. S’ajoutent à ce chiffre plus de 500 autres subsahariens de différentes nationalités refoulés ces derniers jours. Selon l’ABCDS, la situation des migrants subsahariens dans la région orientale est de plus en plus difficile et les conditions de vie sont à la limite du supportable.

« Les migrants sont obligés de traverser un dangereux “no man’s land”. Cette zone frontalière est une terre semi désertique sans eau, nourriture ou abri. Les variations thermiques auxquelles sont exposés les migrants sont extrêmes, de -6ºC en hiver à 43ºC en été. Cette zone se caractérise par le trafic de personnes et de marchandises, ainsi que par la présence de bandes criminelles qui n’hésitent pas à agresser les migrants pour les dépouiller des quelques biens qu’ils ont sur eux », précisent Hicham Baraka.

En attendant de tenter leur chance de transiter vers « l’Eldorado » européen, les migrants subsahariens se « débrouillent » pour trouver à manger. Ils recourent à la mendicité, à des travaux informels... Ils ne cherchent pas seulement à se nourrir, mais aussi à collecter de l’argent qui leur permettrait de poursuivre le voyage.

Auparavant, les subsahariens ne restaient à Oujda que quelques semaines avant de reprendre la route vers le nord, vers les forêts de Gourougou et Belyounech, ou vers Rabat, ou encore vers le Sahara marocain, à Laàyoune, pour gagner les îles Canaries.

Après les événements de Ceuta et Melilla de septembre 2005, les migrants ayant fui les forêts de Tétouan et de Nador, ont été placés sous surveillance à travers un important dispositif des forces de l’ordre. Ils se sont donc repliés vers Oujda. De la sorte, la durée d’attente dans la capitale de l’oriental est devenue de plus en plus longue.

Pourchassés partout, les migrants subsahariens ne savent plus quoi faire. Ils disent ne plus pouvoir rentrer chez eux, car ils ont tout investi et sacrifié pour se rendre en Europe. En plus, soulignent-ils, ils ont honte d’affronter les membres de la famille et les amis en cas d’échec de leur longue traversée.

« Ils ne peuvent pas rester, ils n’ont aucun moyen de survivre. Ils dépendent de la générosité de la population. Le Maroc n’est pas leur destination, mais ils ne peuvent plus avancer... Telle est la situation de centaines de migrants coincés à Oujda », expliquent les responsables de l’ABCDS.

Vains efforts des pouvoirs publics

Selon les informations dont dispose l’ABCDS qui est en contact direct avec les subsahariens de la région d’Oujda, les départs organisés par les autorités marocaines de temps à autre des migrants, par avion, vers leurs pays d’origine, ne résout pas le problème.

Plusieurs personnes qui ont été rapatriées par les autorités marocaines reviennent au Maroc. Pire, ils reviennent en compagnie d’autres migrants. « Une fois le migrant rentré chez-lui, il est déshonoré par sa famille qui a beaucoup investi pour son émigration. C’est une honte d’affronter sa famille et ses amis « les mains vides ». Alors pour se racheter, le migrant reviendra avec 10 autres personnes. Il va leur servir de guide puisqu’il connaît parfaitement les routes migratoires. Ainsi, il arrive plus facilement à se faire payer une nouvelle tentative d’émigration », explique l’ABCDS.

Les migrants qui sont refoulés vers les frontières reviennent donc fréquemment à Oujda. Quand l’armée algérienne ne les repousse pas par des tirs de sommation vers le Maroc, ils s’entassent dans la région de Maghnia dans des conditions aussi précaires qu’au Maroc, voire pires. Puis ils tentent de revenir au Maroc.

Pour eux, les conditions au Maroc sont meilleures qu’à Maghnia où vit un grand nombre de migrants et où les rivalités entre communautés et les affrontements menacent d’être à chaque fois plus violentes.

Selon les statistiques de l’ABCDS, qui seront publiées prochainement dans un rapport récapitulant trois ans d’activité de l’association, 97% des personnes refoulées aux frontières maroco-algériennes reviennent à Oujda. De là, elles continuent leur route vers leurs habitations habituelles. Car la proximité géographique d’Oujda avec l’Algérie (à moins de 15 Km), la rend facilement accessible.

Nos contacts avec quelques migrants du camp de Maghnia qui ont sollicité notre aide, précise l’ABCDS, révèlent la présence d’un grand nombre de migrants venus d’Afrique subsaharienne, voire de l’Asie (Inde, Pakistan...) et que certains migrants ont passé et repassé jusqu’à trente fois cette frontière.

Organisation

Les migrants subsahariens vivent regroupés selon différentes communautés. A la tête de chaque communauté, il y a un chairman. Tous vivent de la générosité de la population. Il y en a qui reçoivent des aides de leurs familles ou de leurs amis.

Les « Tranquillos »

Les tranquillos sont des cavernes naturelles, des fermes ou des maisons désaffectées aux abords de la ville d’Oujda, qui sont squattées par les migrants. Il s’agit parfois simplement d’espaces aménagés dans les forêts sous forme de tentes servant comme abris de fortune. Il y a deux types de tranquillos. Le Tranquillos fixe qui est un lieu fixe et protégé des descentes des forces de l’ordre. Cela peut-être une maison, un petit village... Le Tranquillos mobile est en revanche un lieu qui change à chaque moment, dès que le chairman du groupe sent que le lieu est repéré. Par exemple, s’il y a une descente de la police dans un tranquillos avoisinant, le chairman transfère son tranquillos vers un autre site plus sûr.

Les subsahariens selon la provenance

La population subsaharienne dans la région orientale se repartit ainsi selon leur pays d’origine : 1. Nigeria : 40 % 2. Cameroun 20,5 % 3. Mali 11% 4. Sénégal 9,2 % 5. Ghana 7,8% 6. République démocratique du Congo 6% 7. Gambie 2 ,5% 8. Côte-d’Ivoire 1,8% 9. Minorités : 1,2%

Entretien avec Hicham Baraka, président de l’Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité (ABCDS).


« Le Maroc joue le rôle de garde frontières de l’Europe »

L’Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité (ABCDS) est reconnue sur le plan international, malgré son jeune âge (créée en 2005) comme une référence en matière de travail de terrain auprès des migrants. Son président, Hicham Baraka dévoile les rouages de la migration des subsahariens au Maroc.

A combien estimez-vous le nombre de subsahariens arrêtés par les autorités marocaines ?

Il faut signaler que depuis le 19 janvier 2008, les forces de l’ordre effectuent des opérations de contrôle et d’arrestation systématiques de migrants subsahariens. Selon nos estimations, plus de 500 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes et refoulées aux frontières algériennes. Selon les témoignages recueillis auprès des personnes concernées, des policiers en civil quadrillaient les quartiers populaires et procédaient à l’arrestation des subsahariens qui se trouvent dans et devant leurs maisons, dans les marchés, aux arrêts de bus, devant les commerces, dans la rue... Les personnes arrêtées sont conduites au commissariat où les forces de l’ordre contrôlent leur identité et procèdent alors à une opération de « tri ». Les personnes en possession de papiers d’identité sont « relâchées » et les autres sont aussitôt refoulées vers la frontière algérienne.

Quelles sont les villes ou les régions les plus touchées par ces arrestations ?

Les régions les plus touchées par ces arrestations sont Rabat, Casablanca, Laàyoune et Oujda.

Ces arrestations ont-elles régulièrement lieu ou s’agit-il de campagnes qui sont menées de temps à autre ?

Ces arrestations sont devenues banales. Elles s’intensifient à chaque fois qu’il y a un responsable européen en visite au Maroc ou un meeting où le Maroc est invité. Ces campagnes répondent à une politique pour laquelle a opté le Maroc dans le but de satisfaire des exigences européennes. A chaque occasion, le Maroc essaye de montrer sa bonne « volonté » et son « engagement » à jouer pleinement le rôle de garde frontière de l’UE.

Et comment sont traités ces subsahariens ?

Les migrants sont arrêtés sans aucun respect de leurs droits et de leur intégrité physique, qu’ils soient détenteurs d’un document ou qu’ils soient sans-papiers. S’ajoutent à cela les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont conduits à Oujda (menottés, sans eau ou nourriture). Leur refoulement aux frontières est également plein de risques. Heureusement qu’il y a de moins en moins de femmes et d’enfants parmi les refoulés. Je note que les autorités marocaines font un peu plus attention et qu’il y a des améliorations en comparaison avec les opérations de refoulement massif du 23 décembre 2006, par exemple.

Selon vous, que faut-il faire pour résoudre ce problème de migration illégale ?

Le traitement sécuritaire des flux migratoires ne résoudra jamais le problème. Au contraire, cela n’engendre que plus de morts. Il faut revoir les politiques d’immigration afin qu’elles soient fondées sur le respect des droits humains. La migration est un phénomène social mondial qui comporte ses aspects positifs et négatifs, tant pour les pays d’origine, les pays de transit que pour les pays d’accueil. Le respect des droits humains peut contribuer au rapprochement des peuples, à plus de justice et de solidarité entre les sociétés. Dans le cadre de cette volonté, l’ABCDS cherche à contribuer à la recherche de solutions durables qui sont fondées sur le respect mutuel et la solidarité, aux problèmes liés à la migration. Ainsi, le rapport de l’ABCDS pour ses 3 ans d’action et de travail de terrain au quotidien auprès des migrants, soulignera certains faits et pratiques que l’Association a observés et analysés soigneusement. Ce rapport verra le jour très prochainement.

Quel est le rôle du HCR dans tout cela ?

Il faut signaler que la mobilisation des ONG et du HCR lors des arrestations a fait libérer les personnes qui étaient en détention d’un récépissé montrant qu’ils étaient des réfugiés reconnus. Mais, il y avait quand même un nombre de demandeurs d’asile qui étaient refoulés.

Il y a des subsahariens, et maintenant aussi des ONG qui critiquent le manque d’action du HCR, qu’en pensez-vous ?

Le HCR au Maroc n’est visiblement pas en mesure d’assurer la protection effective des demandeurs d’asile et des réfugiés. Ces pauvres gens qui ont été contraints de fuir les guerres et les conflits, se trouvent au Maroc face à une situation plus dure que celle laissée dans leur pays d’origine. Au lieu de trouver la paix et la sécurité, ils font l’objet d’arrestations et de refoulement. Nous exigeons que le HCR soit au service des réfugiés et des demandeurs d’asile et non pas au service des Etats qui le financent.

Que reprochez-vous à l’Union Européenne dans le traitement de ce problème d’immigration ?

La situation des migrants subsahariens au Maroc et dans la région de l’oriental en particulier, ne peut être traitée indépendamment des politiques européennes relatives à l’immigration. En effet, l’UE exerce des pressions importantes sur le Maroc dans le but de « sous-traiter » le contrôle de ses propres frontières. Une « sous-traitance » qui vise à masquer les responsabilités sur toutes les conséquences de la fermeture et la militarisation de ses frontières. Notamment par rapport aux souffrances, aux atteintes importantes aux droits et à l’intégrité physique dont les migrants sont victimes aussi bien au Maroc que lors de leur tentative de passage vers l’Europe.

Que proposez-vous concrètement ?

L’ABCDS est convaincue qu’une gestion toujours plus sécuritaire des flux migratoires ne peut qu’entraîner davantage de drames humains, sans pour autant permettre d’atteindre l’objectif escompté par les Etats européens de contenir les flux migratoires. Il faut respecter les droits humains fondamentaux et remettre la dimension humaine au cœur des politiques migratoires. S’il y a plus de deux millions de Marocains qui vivent en Europe et que le Maroc cherche à ce que leurs droits soient mieux protégés à l’étranger, il doit mettre en œuvre des mécanismes visant à respecter les droits des étrangers qui sont sur son territoire. Car, en agissant autrement, il perd de crédibilité dans la défense de ses ressortissants dans leurs pays d’accueil. Nous demandons que les droits individuels et sociaux des migrants soient garantis de la même façon que ceux des « nationaux » à l’étranger.

Vous défendez constamment les migrants subsahariens avec qui vous êtes en contact. Pourquoi vous accrochez-vous à ce dossier ?

Les migrants sont des personnes qui ont une force incroyable qui leur permet de survivre et de garder des valeurs humaines dans des situations inhumaines. La plupart d’entre eux ont été contraints de se séparer de leurs familles pendant de longues périodes, de quitter leur domicile et leur pays à cause de la persécution ou de la guerre, de fuir la pauvreté et le manque de perspective future. Ils sont victimes d’injustices dans leur pays. On ne peut leur reprocher de rechercher davantage de sécurité ainsi qu’une vie meilleure. Pour la plupart d’entre eux, l’immigration n’est pas un choix.

Et qu’est-ce que vous demandez ?

L’ABCDS au nom de tous les migrants coincés à Oujda, exige le respect absolu de leurs droits fondamentaux et en premier lieu du droit à la libre circulation. Les murs matériels ou immatériels qui entravent la circulation des personnes et les échanges entre les êtres humains, qui font que, selon le pays où l’on est né, les droits ne sont pas les mêmes pour tous, doivent tomber. Il n’est pas acceptable que des personnes restent dans des zones de non-droit et cantonnées dans des conditions de vie précaires et inacceptables.

Les actions du HCR au Maroc

Le représentant du HCR au Maroc, Johannes van der Klaauw, révèle que cette organisation internationale enregistre au Maroc une moyenne de 100 cas de demandes d’asile par mois durant 2006 et de 60 par mois durant 2007. A fin 2007, moins que 500 cas de demandes d’asile individuelles étaient en cours de traitement (à mi-2006, ce nombre était de 2200 demandes).

Les statistiques qu’il nous a remises relèvent que les demandeurs d’asile proviennent essentiellement de la Côte d’ivoire, de la République Démocratique et du Congo. Le traitement durant la période allant de fin 2005 à fin 2007 de 3250 cas de demandes d’asile enregistrées en 2005, 2006 et 2007, a conduit à la reconnaissance de 650 réfugiés. D’où un taux de reconnaissance d’environ 20%.

A la fin de 2007, le nombre total des réfugiés au Maroc s’élève à 786 réfugiés, affirme Johannes van der Klaauw.

La plupart des réfugiés sont francophones. Ils habitent dans les centres urbains, essentiellement à Rabat, Salé et à Casablanca. Leur tranche d’âge varie entre 18 et 59 ans. Parmi les réfugiés se trouvent les demandeurs d’asile qui sont, d’après le responsable du HCR, certainement le groupe le plus important avec un taux de 80%. Le nombre de femmes est d’environ 30% et des enfants de 22 %.

Le HCR Rabat est, précise Johannes van der Klaauw, fortement impliqué dans l’accompagnement des réfugiés reconnus. La même source révèle qu’un nouveau programme a été institué, permettant d’assister les réfugiés les plus démunis et qui répondent aux critères de vulnérabilité tels qu’ils ont été définis dans ses procédures.

En réponse aux critiques adressées par certaines ONG qui estiment que le HCR ne fait pas bien son travail, le représentant du HCR au Maroc s’en défend : « Au contraire. Nous avons mis en place une procédure équitable, efficace et rapide pour déterminer le statut de réfugié. Nous avons introduit des documents et des cartes bien sécurisés qui permettent à leurs porteurs d’être protégés contre l’expulsion. Notre collaboration avec les autorités est renforcée surtout après la signature d’un accord commun de coopération l’année passée.

En plus, nous avons mis en place, avec cinq ONG marocaines partenaires, un programme au service des réfugiés dans plusieurs domaines. Ce programme couvre l’assistance sociale et juridique, l’accès à l’éducation publique et aux soins médicaux, la formation professionnelle, le financement de micro projets et d’autres activités génératrices de revenu.

Nous appelons tous les acteurs compétents de la société civile de nous joindre dans ces efforts. Nous plaidons pour que l’Etat aussi fasse le nécessaire pour accueillir les réfugiés. La reconnaissance du statut de réfugié par l’Etat reste une priorité pour permettre aux personnes concernées de s’insérer dans la société, à laquelle ils ont beaucoup à apporter ».
Brahim Mokhliss
Source :www.lereporter.ma