Fiche pays Turquie

La Turquie est devenue le premier pays d’accueil de réfugiés dans le monde en 2014 [1]. Sa situation géographique (avec deux frontières terrestres et une frontière maritime partagées avec l’Union européenne-UE) en fait un des principaux points d’entrée en Europe.
Face aux contrôles toujours plus stricts aux frontières sud de l’UE, la Turquie est devenue depuis une dizaine d’années un important pays de transit.
Avant même la « crise syrienne » des milliers de personnes arrivaient d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique, afin de rejoindre la Grèce ou la Bulgarie. Avec l’arrivée de centaines de milliers de Syriens [2], il a été nécessaire d’adapter la législation nationale : le Parlement a adopté en avril 2013 un premier texte contre le refoulement des Syriens. En avril 2014, la première loi sur les étrangers et la protection internationale entre en vigueur.

La Turquie a signé la Convention de Genève relative au statut des réfugiés avec une restriction géographique : seuls les citoyens européens sont éligibles au statut de « réfugié ». En février 2015, les statistiques officielles turques montraient que 2,6 millions de Syriens et 250 000 étrangers d’autres nationalités, dont des Afghans, des Iraniens, des Irakiens et des Somaliens étaient enregistrées en Turquie.

Dans ce contexte, la politique d’externalisation du contrôle des frontières européennes vers les pays dits « tiers » s’est concentrée sur la Turquie, considérée comme un partenaire privilégié afin de ralentir l’arrivée des migrants en Europe. Les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE et sur la libéralisation des visas Schengen pour les ressortissants turcs se sont intensifiées. Sous l’incitation d’aides financières, le pays a été appelé à jouer un rôle actif de contrôle des frontières européennes.

Les « flux » migratoires en Europe et les naufrages en Méditerranée ayant été largement médiatisés en 2015, l’UE a relancé les négociations avec la Turquie en vue de renforcer les contrôles aux frontières. Le Plan d’Action européen d’octobre 2015 annonçait la construction de six hotspots en Turquie, des camps où les procédures de retour seraient accélérées et les migrants triés, et ce avant même d’entrer dans l’Union européenne, en fonction des statuts qu’ils pourraient se voir attribuer dans des pays de l’UE.

A ce jour, il n’y a pas de tels hotspots en Turquie, mais un "arrangement" a été conclu le 18 mars 2016 avec l’Union européenne mettant en danger les droits des personnes en migration (...).