Noël Mamère visite la ZA de Bordeaux 20/4/11

En principe, quand Noël Mamère coiffe sa casquette de député (Verts), c’est sur sa troisième circonscription du sud de l’agglomération ou à l’Assemblée nationale. Il était pourtant hier matin en plein dans la zone d’influence de son collègue socialiste Michel Sainte-Marie, sur l’aéroport de Mérignac. Mais il était aussi dans son droit puisque tout parlementaire peut inspecter un lieu de privation de libertés. Flanqué de sa suppléante Naïma Charaï (PS), Noël Mamère avait décidé, à l’appel de l’Institut de défense des étrangers, de visiter la zone d’attente de l’aéroport pour les migrants susceptibles d’être expulsés.
Pas d’étranger présent

Avec le sens de l’opportunité qui le caractérise, Noël Mamère profitait d’une actualité très centrée sur l’émigration. Aussi avait-il prévenu de sa venue les autorités de l’aéroport seulement avant-hier à 17 heures pour qu’elles aient le temps d’établir des statistiques... mais pas plus.

À l’heure prévue, le député est entré dans le local très fermé du rez-de-chaussée du hall A en compagnie de Me Lucile Hugon, vice-présidente de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafe), accréditée pour entrer dans ce local (au contraire du président de l’Institut de défense Uldrif Astié, également présent, mais non autorisé).

À la sortie une demi-heure plus tard, Noël Mamère n’avait vu aucun étranger. Il évoquait une situation sanitaire convenable, avec deux chambres à deux lits, divers services mais pas de lieu de confidentialité pour s’entretenir avec un avocat : « Le plus important est d’avoir pu consulter les registres et permettre à l’Anafe de le faire aussi, ce qui n’aurait pas été possible si je n’avais pas été présent », indiquait-il.

De ces statistiques, il ressort que seulement 18 personnes ont été retenues dans ce local en 2010, dont 12 venues par bateau car, c’est une indication intéressante, les étrangers débarqués à La Rochelle sont transférés à Mérignac. En 2011, quatre ont été enfermés et deux refoulés. « La durée maximale de retenue est fixée à 32 jours mais ici, la moyenne est de 4,1 jours », précise Noël Mamère.

Celui-ci est reparti donc plutôt rasséréné. Mais il s’attend à intervenir plus souvent dans les prochaines semaines puisque le centre de rétention du commissariat central est prévu pour rouvrir le 2 mai prochain après des travaux consécutifs à un incendie en janvier 2009. Toujours prêt à monter au front pour défendre les causes humanitaires, Noël Mamère ne tardera pas à refaire parler de lui.

http://www.sudouest.fr/2011/04/21/mamere-en-inspection-377789-654.php