Deuxième campagne européenne d’accès aux centres de rétention

Le Point (France), 17/07/2013

Lancée au Parlement européen en avril, la deuxième campagne "Open Access" pour faciliter l’accès aux structures de détention des étrangers doit s’achever en juillet, après une vague de visites de centres de rétention dans toute l’Europe.

C’est dans ce cadre que les députées européennes Sylvie Guillaume (PS) et Marie-Christine Vergiat (Front de gauche) se sont rendues mardi au centre de rétention de Lyon, emmenant deux journalistes dans ce lieu d’ordinaire fermé à la presse.

A elles deux, elles avaient déjà visité les centres de Marseille-le-Canet, Vincennes, Strasbourg-Geispolsheim, Bruges (Belgique) et plusieurs lieux de rétention en Grèce, prenant ainsi la mesures des grandes disparités en termes d’ambiance et de confort.

"A Marseille, il faut une autorisation policière pour tout, même pour accéder aux fontaines à eau", constate Marie-Christine Vergiat. "Mais même Marseille est un cinq étoiles à côté de ce que j’ai vu en Grèce", complète Sylvie Guillaume.

Lancée par les réseaux Migreurop et Alternatives européennes, après une première salve de visites fin 2011, la campagne "Open Access" prévoit des questions standardisées pour dresser un portrait d’ensemble des lieux de rétention.

Les parlementaires doivent s’entretenir avec les migrants et être attentifs à l’accès aux droits et aux soins, aux cas de violences policières, révoltes et suicides, à l’existence d’un contrôle judiciaire et aux conditions plus ou moins carcérales.

En France, où l’intervention du juge et des associations est fixée par la loi, la gradation la plus grande concerne la circulation dans les centres. Dans le cas le plus favorable - comme à Lyon -, les sans-papiers circulent sans entrave de jour comme de nuit.

Mais depuis un changement législatif en 2011, les associations portent deux revendications : abaisser la durée maximale de rétention, aujourd’hui à 45 jours, et ramener l’intervention du juge de la liberté et de la détention au 2e jour, contre le 5e aujourd’hui.

Le gouvernement a par ailleurs promis d’inscrire dans la loi le droit des journalistes d’accéder aux centres de rétention. Dans le vide juridique actuel, l’administration refuse quasi systématiquement les demandes de la presse.

Initialement prévu à la rentrée 2013, ce projet de loi immigration devrait finalement être repoussé à 2014, après les élections municipales, pour y adjoindre un volet sur l’asile.

Pour retrouver l’article en ligne :
http://www.lepoint.fr/societe/deuxieme-campagne-europeenne-d-acces-aux-centres-de-retention-17-07-2013-1705646_23.php