Serbie

Depuis les années 1960, la Serbie a principalement été un pays d’émigration. En effet, comme des centaines de milliers de citoyens d’ex-Yougoslavie, des populations serbes ont quitté le pays et ont migré vers l’Europe de l’ouest en tant que travailleurs temporaires ou travailleurs « invités » (gastarbeiter). Pendant les conflits qui ont suivi l’éclatement de la Yougoslavie (1991), un double mouvement migratoire a vu le jour. Alors que de nombreux Serbes ont fui le territoire pour l’Europe occidentale, des déplacements de population intra-Yougoslavie, et notamment vers la Serbie, se sont produits. Le terme de « réfugié » (izbleglica) est utilisé de nos jours pour nommer les personnes, le plus souvent issues des minorités serbes, qui ont fui la Bosnie et la Croatie et qui ont cherché refuge en Serbie. Le nombre de réfugiés vivant en Serbie et venant de Bosnie et de Croatie est estimé à 86 000 environ. A ce nombre s’ajoute celui des personnes ayant fui les conflits armés au Kosovo (1999), les déplacés internes, d’approximativement 225 000 personnes. Beaucoup d’entre eux vivent toujours dans les centres d’hébergement où ils avaient été placés à leur arrivée, appelés centres collectifs et doivent faire face à des difficultés d’intégration au sein du reste de la société. Ils sont le groupe de « migrants » le plus visible et le plus représenté en Serbie.
La Serbie est un bon exemple de ces pays transformés en « zone tampon » de l’Union Européenne suite à l’externalisation des politiques migratoires de l’UE sur son territoire. Alors que la Serbie est un pays de transit pour les migrants d’Asie et d’Afrique, le nombre de ces migrants (non-originaires d’ex-Yougoslavie) bloqués en Serbie est en augmentation ces dernières années. Cela est la conséquence des pressions qu’exercent l’UE sur la Serbie afin qu’elle harmonise sa politique migratoire aux critères européens. Depuis le 1er Mai 2012, la Serbie est officiellement candidate à l’Union Européenne. Le début des négociations devraient s’ouvrir au plus tard en Janvier 2014 (...).