Les 10 cadeaux empoisonnés de Frontex pour son 10ème anniversaire

Communiqué de presse Frontexit - 10 décembre 2015

En cette journée internationale des droits de l’Homme, les organisations membres de la campagne Frontexit alertent les décideurs et l’opinion publique sur les dangers du renforcement de l’agence européenne Frontex. Nos organisations attirent l’attention sur 10 mesures à venir, véritables cadeaux empoisonnés, qui concourent à la violation des droits fondamentaux des personnes en migration, au détriment de leur accueil et de leur protection.

À l’heure où la peur domine les choix européens et où les mesures garantissant la « sécurité » des citoyens européens sont la priorité, l’Union européenne (UE) renchérit sur le tout sécuritaire en matière de politique migratoire, en déployant les moyens et les missions de l’agence Frontex, chargée du contrôle des frontières extérieures de l’UE.

Ces mesures incluent notamment un renforcement du rôle de Frontex en matière d’expulsions à partir des « centres de tri » et « HotSpots », une autonomie d’intervention accrue aux frontières européennes, une augmentation conséquente de son budget, un accès aux bases de données policières dans un objectif affiché de lutte contre le terrorisme, une collaboration accrue avec des pays qui ne respectent pas les droits humains...

Ces mesures font de Frontex une « super agence de contrôle »… incontrôlée et incontrôlable !

La société civile dénonce depuis 10 ans l’opacité de ses activités, le manque de contrôle du Parlement Européen et des parlements nationaux sur l’agence, l’impossibilité de contester une mesure prise par Frontex devant un organe indépendant. En empêchant les personnes en migration de quitter les pays de transit, en fermant l’accès au territoire européen, deux missions au cœur de ses activités, l’agence Frontex viole également certains droits fondamentaux, en particulier le droit d’asile et son impératif de non-refoulement, comme le droit de quitter tout pays.

Nos organisations sont convaincues que la mission de Frontex est incompatible avec le respect des droits fondamentaux, et donc avec les valeurs et normes européenne d’accueil et de protection des personnes en migration. L’Europe poursuit avec Frontex un entêtement sécuritaire fondé sur un fantasme d’invasion, renforçant ainsi le dangereux amalgame entre personnes migrantes et criminalité, voire terrorisme. Il est urgent de mettre un terme aux activités de l’agence et de reconsidérer radicalement la politique migratoire européenne pour garantir la solidarité et la paix.

L’Europe est en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente
www.frontexit.org