Coopération UE-Afrique sur les migrations. Chronique d’un chantage

Rapport d’investigation La Cimade, Loujna Tounkaranké, Migreurop

Ce rapport, réalisé conjointement avec La Cimade et le collectif Loujna-Tounkaranké,
est conçu comme un outil de décryptage de la coopération européenne sur les migrations et des instruments politiques et financiers de sa mise en œuvre.

Basé sur des analyses de La Cimade, du collectif Loujna-Tounkaranké et du réseau ) Migreurop, ce rapport d’observation traite en particulier du partenariat de l’Union européenne (UE) avec l’Afrique. Et notamment avec le Mali, le Maroc, le Niger et le Sénégal en raison de l’importance de la coopération européenne avec ces pays depuis 2015.

Suite à l’augmentation des arrivées de personnes migrantes sur les côtes européennes et aux nombreuses personnes mortes ou portées disparues en Méditerranée en 2015, l’UE et ses États membres ont affiché leur intention de prendre des mesures urgentes et de changer les politiques européennes migratoires. Pourtant, les dirigeants européens ont préféré la fermeture de leurs frontières aux mesures de protection et de sauvetage. L’objectif poursuivi par l’UE : réduire les migrations vers l’Europe grâce au renforcement des contrôles et à la collaboration des pays d’origine et de transit. L’année 2015 a été marquée par une multiplication des instruments européens de coopération avec les pays non-membres de l’UE et de nouveaux financements souvent difficiles à décrypter tant sur leurs objectifs finaux que sur leurs montants.

Il est devenu impossible pour les États ciblés de coopérer avec l’UE dans un domaine spécifique sans que les objectifs européens en matière migratoire ne soient aussi imposés.

Conduite au seul prisme des intérêts européens, cette politique renforce le caractère historiquement déséquilibré des relations de « coopération ». Elle entraîne en outre des conséquences désastreuses sur les droits des personnes migrantes, notamment celui de quitter tout pays, y compris le leur. Sous couvert d’aider ces pays à « se développer », les mesures « incitatives » européennes ne restent qu’un moyen de poursuivre ses objectifs et d’imposer sa vision des migrations.

Un rapport pour mieux comprendre cette situation avec de nombreuses cartes, des infographies et des frises chronologiques.