Moria, l’enfer sur terre

Atlas des migrants 2017

Hotspots Grèce

Au terme d’un procès bouclé en une semaine à Chios, 32 personnes ont été condamnées, le 27 avril 2018, à 26 mois de prison avec sursis pour coups et blessures sur policiers. Elles avaient été arrêtées un an plus tôt à l’issue d’une manifestation de protestation dans le hotspot de Moria (île de Lesbos) où sont confiné.e.s les migrant.e.s arrivés par mer. Certains des condamnés n’étaient même pas présents au moment des faits reprochés. Ils ont finalement été reconnus coupables d’avoir blessé des fonctionnaires de police, et ont été acquittés de toutes les autres charges.

Plusieurs organisations, dont Migreurop, ont souhaité être observateurs internationaux du procès de Moria pour témoigner et rendre visibles les luttes des exilés. Dans leur rapport publié le 17 juillet 2018, leur constat est sans appel : loin des regards, une véritable justice d’exception a été orchestrée [1].

La condamnation collective dont font l’objet les 35 exilés du camp de Moria - hostpot que l’on peut qualifier d’enfer sur terre - est le reflet d’un système plus global orchestré à l’échelle européenne de mise à distance et de confinement des exilés empêchés d’atteindre l’Europe. En mai 2018, près de 9 500 personnes vivaient dans et aux abords de ce camp – dont la capacité maximale est de 2 500 personnes - et sont littéralement oubliés de tou-te-s. Début juillet 2018, on dénombre plus de 17 500 réfugié.e.s et migrant.e.s [2] piégé.e.s sur ces îles (Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos) dans l’indifférence générale.

Pour aller plus loin, lire également http://www.migreurop.org/article2893.html