Frontex : le bras armé des politiques migratoires européennes

Note Migreurop #3 - Mars 2015

A la création de l’agence Frontex en 2005, les responsables européens s’accordaient à dire qu’elle était vouée à la surveillance des frontières de l’UE en coopération avec les pays voisins. L’asile ne faisait pas partie de ses prérogatives. Il faudra de nombreuses critiques de la part d’élus et d’ONG pour que quelques avancées aient lieu en 2011. Mais le Conseil européen continue de privilégier l’augmentation des moyens de contrôles et des pouvoirs de l’agence au détriment des droits fondamentaux.

Si aujourd’hui – notamment en raison des naufrages qui se multiplient depuis 2013 – les discours sur les missions de l’agence sont édulcorés pour faire croire qu’elle est là pour « sauver des vies humaines », le bilan des dernières années montrent que plus les contrôles sont importants, plus le nombre de migrants morts aux frontières de l’UE est élevé : au milieu des années 2000, il était inférieur à 1 000 par an ; depuis 2011, il dépasse la barre des 2 000.

Dès lors, comme le rappelle la campagne Frontexit présentée dans cette note, « jamais une politique de lutte contre l’immigration dite « clandestine » ne pourra être une politique respectueuse des droits des personnes ».