Nouvelles formes de confinement aux portes de l’Union européenne

Actes de la conférence de Madrid (2019)

Depuis la mise en place de « l’approche hotspot », en 2015, par l’Union européenne (UE), Migreurop décrypte ses conséquences et dérives dans ses publications et à l’occasion de diverses rencontres internationales (Calais 2015, Rabat 2016). Le but de ce dispositif, qui n’a rien de nouveau, est en d’empêcher les arrivées et de criminaliser la migration, ce qui s’accompagne d’une montée de la violence et d’atteintes aux droits des migrant·e·s dans le cadre d’une politique du tout sécuritaire. Cinq ans après, qu’en est-il en Europe et au-delà ?

Pour faire le point, Migreurop a organisé le 8 juin 2019 à Madrid une conférence sur les nouvelles formes de confinement aux portes de l’UE, qui a permis de mettre à jour les connaissances sur les situations de détention dans divers pays de la zone géographique couverte par le réseau.

Grâce à nos membres et invité.e.s, ont ainsi été abordées la situation dans les hotspots grecs et italiens – véritables « oubliettes modernes » et indignes –, ainsi que dans les « centres de séjour temporaires pour immigrés » (CETI) dans les enclaves de Ceuta et Melilla, véritables lieux de tri et d’attente à l’entrée de l’Europe ; les pratiques de non-accueil à Malte et en Espagne et également les politiques d’externalisation, intrinsèquement liées à « l’approche hotspot », avec les cas marocain, égyptien et libyen. Finalement, dans les hotspots, ou lieux affiliés, les exilé.e.s sont cantonné.e.s dans des espaces qui ne sont pas destinés à accueillir, mais en réalité au service de la gestion des frontières fermées.