Revue de presse UE-Libye

Semaine du 07 au 11 mars

[FR] A la frontière tuniso-libyenne les arrives de réfugiés ont considérablement ralenti cette semaine. Seuls quelques 2 000 migrants passent quotidiennement la frontière, contre 10 à 15 mille par jour la semaine dernière. L’hypothèse avancée par les organisations internationales pour expliquer ce changement radical est celle d’une opération des pro-Kadhafi pour bloquer les passages à la frontière. Les informations concernant la situation de l’autre côté de la frontière reste maigre. Les ONGs et les autorités tunisiennes restent cependant sur leur garde, car de nouveaux flux de réfugiés pourraient reprendre dans les prochains jours.
Depuis le ralentissement des arrivées, le camp le Coucha, mis en place à quelques kilomètres du poste frontière de Ras Jedir, s’est considérablement désengorgé. Beaucoup de réfugiés ont été rapatriés vers leur pays d’origine. Cependant des ressortissants de pays tels que le Soudan ou le Nigeria ont en attente dans le camp depuis plus d’une semaine. Ils ont manifesté dans le camp cette semaine pour protester contre cette situation. Mais certains d’entre eux déclarent parfois ne pas pouvoir rentrer dans leurs propres pays. Apparemment, ils espèreraient pouvoir se rendre en Europe.
D’autres migrants sont toujours en danger en Libye, et sans possibilité d’être évacués. Migreurop est notamment en contact avec un groupe de réfugiés sub-sahariens (érythréens, éthiopiens et somaliens) à Benghazi, et a rédigé un appel pour leur évacuation humanitaire (voir plus bas 2-). L’Italie l’a déjà fait pour un groupe de 85 érythréens qui a été évacué de Tripoli.
De son côté, l’UE organisait aujourd’hui un sommet pour discuter d’une position commune sur la conduite à tenir envers la Libye. La France (qui a reconnu le régime de l’opposition à Kadhafi) et le Royaume-Uni semblent décider à plaider en faveur d’une intervention militaire.

[EN] At the Tunisia-Libya border, refugees influx have significantly slow down this week. There are only around 2 000 people who crossed the border every day. There were 10 to 15 thousand a day last week. According to internationals organizations, this radical change could be explain by an operation of Kaddafi’s loyalists to stop refugees influx. NGOs and the Tunisian authorities have a very few information concerning what is happening on the Libyan side of the border. They keep alert because the influx could start again in the next days.
Since arrivals have slowed down, the Coucha camp, which is at a few kilometers of Res Jedir’s custom post, is not overload anymore. Many refugees had been evacuated to their origin countries. However, some nationals, as Sudanese or Nigerians have been waiting in the camp for more than a week. They protested across the camp this week against this situation. Some of them, say that they do not want to go back home. It seems that they hope to go into Europe.
Others migrants are still in danger and have no possibility to be evacuated. Migreurop is actually in contact with a group of sub-Saharan refugees (from Eritrea, Ethiopia and Somalia) in Benghazi. A press release was written by Migreurop, to call on European countries to organize their evacuation (see below 2-). Italy already did that for 85 Eritreans, who were evacuated from Tripoli to Italy.
For its part, the EU organized today a meeting to define a common position regarding Libya. France (who recognized the opposition regime) and United-Kingdom seem determined to argue in favor of an military intervention.

1- La situation à la frontière tuniso-libyenne

2- Les réfugiés sub-sahariens : en grand danger en Libye ou coincés à la frontière tunisienne

3- Réactions de l’UE

1- La situation à la frontière tuniso-libyenne

Le Vif, le 09/03/11

Tunisie : le flot de réfugiés ralentit, soupçons de rétention côté libyen

Le tarissement des arrivées de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne depuis le début de la semaine constitue une énigme pour les organisations sur place. Il paraitrait que les autorités libyennes auraient fait reculé les réfugiés de 10 km vers l’intérieur de la Libye et les auraient installé dans un camp dont ils gardent le contrôle. Il pourrait s’agir d’une stratégie pour maitriser l’image qui est donné du conflit : le témoignage rapporte que les autorités libyennes ne laissent pas passer les blessés grave, pour que la vérité sur la violence du conflit ne soit pas divulguée. Depuis le 20 février, quelque 110.000 personnes ont traversé la frontière tuniso-libyenne.

http://levif.rnews.be/fr/news/belga-politique/tunisie-le-flot-de-refugies-ralentit-soupcons-de-retention-cote-libyen/article-1194965364156.htm

RTL Info, le 09/03/11

Libye : des réfugiés retenus à la frontière

Après les flux importants de la semaine dernière, les arrivées ont ralentis cette semaine. Mardi, seulement 3 000 personnes ont passés la frontière. D’après des images satellite américaines, il y aurait des groupements de gens de l’autre côté de la frontière. L’hypothèse d’une opération des pro-Kadhafi pour bloquer les passages est soutenue par plusieurs responsables.

http://www.rtlinfo.be/info/monde/international/781218/libye-des-refugies-retenus-a-la-frontiere

France 24, le 08/03/11

Au camp de Choucha, la crise humanitaire semble contenue

A Coucha, le camp installé à quelques kilomètres du poste frontière de Ras Jedir, la situation semble être sous contrôle. Les arrivées, qui atteignaient un rythme de 10 à 15 mille réfugiés par jour la semaine dernière, sont tombés à 1 000, depuis le début de cette semaine. Les ONGs restent cependant en alerte et se préparent pour de nouvelles arrivées. Il n’y a aucune informations sur la situation humanitaire en Libye.

http://www.france24.com/fr/20110308-libye-tunisie-refugies-camp-choucha-ras-jdir-situation-sanitaire-humanitaire-ong-etats-alerte

Le HCR, le 07/03/11

Le HCR demande 32 millions de dollars pour les opérations d’urgence relatives à la crise en Libye

L’OIM demande un financement d’urgence à hauteur de 32 millions de dollars pour pouvoir faire face à la crise humanitaire engendrée par les violences en Libye. L’appel de fonds du HCR fait partie de l’appel éclair inter institutions des Nations Unies s’élevant au total à 160 millions de dollars. Le programme d’évacuation, mis en place par le HCR avec l’OIM a permis le rapatriement de dizaines de milliers de personnes. Des personnes sont cependant toujours bloqués aux frontières tunisiennes et égyptiennes, et notamment 15 000 Bangladais. A ce jour, plus de 110 000 personnes ont fui vers la Tunisie depuis la Libye. Des vols devraient être programmé pour rapatrier les réfugiés subsahariens vers leurs pays. D’autre part, le HCR travaille en coordination avec le Gouvernement égyptien pour fournir un lieu sûr aux réfugiés se trouvant parmi les personnes présentes à la frontière.

http://www.unhcr.fr/4d75f284c.html

Le Nouvel Obs, le 06/03/11

Des migrants bangladais évacués de Libye sautent du bateau : trois morts et 14 disparus

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110306.FAP5979/des-migrants-bangladais-evacues-de-libye-sautent-du-bateau-trois-morts-et-14-disparus.html

L’Express, le 06/03/11

Le HCR craint un nouvel afflux de réfugiés de Libye en Tunisie

Le HCR ne peut expliquer pourquoi les flux de réfugiés fuyant la Libye sont passés 12 000 par jour à 2 000. L’agence des Nations Unies s’inquiète de ce qui pourrait se passer de l’autre côté de la frontière, il est possible que les forces pro-Kadhafi bloquent le passage des réfugiés.
Les autorités tunisiennes tentent de se préparer pour un autre flux d’arrivées. Un camp de transit a été installé à Ras Jdir, ayant une capacité de 2 000 personnes. Alors que les égyptiens sont évacués rapidement grâce à un pont aérien mis en place par l’Europe, d’autres ressortissants (notamment des Ghanéens et des Bangladais) tardent à être évacués du camp.

http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/le-hcr-craint-un-nouvel-afflux-de-refugies-de-libye-en-tunisie_969236.html

Al Jazeera, le 05/03/11

Libya migrants’ plight ’desperate’

Les forces pro-Kadhafi empêchent les travailleurs migrants de quitter le pays. Des réfugiés qui ont réussi à arriver jusqu’à la frontière tunisienne racontent qu’ils ont du traverser une douzaine de check point et qu’ils ont été volé par des militaires fidèles au régime. La Tunisie se prépare cependant pour une reprise de flux de réfugiés important. Des pays ce sont mobilisés pour envoyer de l’aide humanitaire en Tunisie.

http://english.aljazeera.net/news/africa/2011/03/201135165632260669.html

2-Des réfugiés sub-sahariens : en grand danger en Libye ou coincés à la frontière tunisienne

Migreurop, le 10/03/11

[FR]Appel pour une évacuation humanitaire des 250 réfugiés érythréens, éthiopiens et somaliens bloqués à Benghazi

[EN] Call for a humanitarian evacuation of the 250 eritrean, ethiopiean and somali refugees blocked in Benghazi

Le réseau Migreurop est en contact avec un groupe de 250 Érythréens, Somaliens et Éthiopiens qui se trouvent actuellement bloqués à Benghazi, en Libye. Le réseau Migreurop demande que ces réfugiés soient transférés en Europe, pour que leurs demandes d’asile y soient examinés. Cela a déjà été le cas pour 85 réfugiés érythréens qui ont pu être évacué de Benghazi pour être transférés en Italie. La situation des réfugiés en Libye aujourd’hui est aussi une conséquence de la politique de l’UE envers la Libye, qui, depuis des années collaborent avec le dictateur pour externaliser le contrôle des frontières. C’est pourquoi l’UE doit assumer ses responsabilités.

FR : http://www.migreurop.org/article1829.html

EN :http://www.migreurop.org/article1831.html

New York Times, le 09/03/11

Many Refugees From Libya Don’t Want to Go Home

Certains des migrants sub-sahariens qui se trouvent à la frontière tuniso-libyenne ne veulent pas être rapatriés. Ils ont quitté leurs pays natal pour les meilleures salaires et les opportunités d’emplois en Libye, en dépit des violences à l’encontre des travailleurs étrangers. Certains d’entre eux espèrent pouvoir se rendre en Europe.

http://www.nytimes.com/2011/03/10/world/africa/10migrants.html

RFI Info, le 06/03/11

Les travailleurs étrangers continuent à fuir la Libye et les rapatriements s’organisent

Alors que les évacuations par nationalité s’organisent (des égyptiens et des Sénégalais ont pu rentrer chez eux), certains réfugiés sont bloqués depuis 7 jours au camp de Ras Jedir. Certains d’entre eux (dont des Nigérians et des Soudanais) ont manifesté dans le camp pour qu’on ne les oublie pas. Ils sont excédés de voir les autres nationaux se faire rapatrier alors que rien n’avance pour eux.

http://www.rfi.fr/afrique/20110306-travailleurs-etrangers-continuent-fuir-libye-rapatriements-s-organisent

L’Express, le 05/03/11

Les Africains bloqués en Libye sont en grand péril, dit le HCR

D’après des représentants du HCR, les travailleurs africains, immobilisés en Libye sont les plus vulnérables parmi les étrangers. Ils ne peuvent quitter Benghazi, car les bateaux qui évacuent des ressortissants d’autres pays depuis le port de la ville, refusent de les laisser monter. Ils attendent un avion qui devrait permettre de les évacuer.
Du côté de la frontière tunisienne, les arrivées de réfugiés ont considérablement diminué depuis vendredi, passant 15 000 arrivées par jour précédemment à 1 800 pour la journée du vendredi. On sait, par ailleurs que la frontière, côté libyen, est soigneusement gardée par des militaires et des policiers fidèles au régime et lourdement armés. On peut se demander s’ils n’arrêtent pas les réfugiés en cours de route.

http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-africains-bloques-en-libye-sont-en-grand-peril-dit-le-hcr_969078.html

3-Réactions de l’UE

La CIMADE, le 11/03/11

Communiqué commun des cinq associations présentes en centres de rétention

Les 5 associations françaises qui se sont regroupés pour réaliser ce communiqué , dénonce les déclarations alarmistes de dirigeants (et largement reprises dans les médias), à propos de la potentielle venue de migrants en Europe. Le communiqué rappelle, qu’à ce jour, seuls 335 Tunisiens et 2 libyens ont été recensés dans les centre de rétention français. Alors que pendant ce temps des migrants sont en réel danger en Libye ou à ses frontières. C’est ce qui devrait être la priorité des gouvernements européens. De plus, les associations rappellent qu’il faut faire attention à l’effet d’annonce.
ASSFAM, Forum Réfugiés, France Terre d’Asile, Ordre de Malte, La Cimade

http://www.cimade.org/communiques/3155-Communiqu—commun-des-cinq-associations-pr-sentes-en-centres-de-r-tention

Le Figaro, le 11/03/11

Libye : ouverture du sommet de l’UE

Aujourd’hui à Bruxelles, c’est un conseil européen extraordinaire qui s’ouvre avec pour objectif de clarifier la position commune des gouvernements de l’UE. La France, qui a reconnu le régime d’opposition à Mouammar Kadhafi, a l’intention de faire pression pour une intervention militaire en Libye, une position soutenue par le Royaume -Uni. Les divisions restent nombreuses entre les états-membres sur l’attitude à adopter envers la Libye.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/11/97001-20110311FILWWW00465-libye-ouverture-du-sommet-de-l-ue.php

Le Figaro, le 11/03/11

Libye/UE : il faut une "position commune"

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/11/97001-20110311FILWWW00462-libyeue-il-faut-une-position-commune.php

New York Times, le 09/03/11

Revolts Raise Fear of Migration in Europe

http://www.nytimes.com/2011/03/10/world/europe/10europe.html?_r=1&partner=rss&emc=rss

La Croix, le 06/03/11

Rome s’affaire pour faire face à un afflux de réfugiés

Le HCR estime que les 140 000 migrants qui ont passés la frontière tuniso-libyenne seraient susceptibles de venir en Europe. L’Italie se prépare à un flux « massif » d’arrivées. Tout en continuant à plaider pour le partage des réfugiés entre les différents pays européens, l’Italie a débloqué un fonds d’urgence de 15 millions d’euros et donné des pouvoirs spéciaux de gestion des flux au préfet de Palerme. La Sicile devrait être en première ligne de ces arrivées, des renforts militaires lui ont été attribué. Les préfectures de tout le pays, ont pour mission de trouver des places pour 50 000 migrants, les capacités actuelles de l’ensemble des centre de rétention du pays ne permettant que d’en recevoir 8 000 pour le moment.

http://www.la-croix.com/Rome-s-affaire-pour-faire-face-a-un-afflux-de-refugies/article/2457613/55351