CHYPRE : Tandis que les poursuites judiciaires contre Doros Polycarpou reprennent, l’attention et le soutien internationaux s’intensifient

Deuxième mission d’observation judiciaire à Chypre

A l’occasion de la première audience dans le procès intenté contre Doros Polykarpou, le Directeur exécutif de KISA (Action pour l’égalité, le soutien et l’anti-racisme), qui était fixée à la date du 12 décembre 2011 à Larnaca, à Chypre, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), la Plate-forme pour la Coopération internationale sur les Sans-papiers (PICUM), le Réseau européen contre le racisme (ENAR), Migreurop et l’Association européenne pour la défense des droits humains (AEDH) ont organisé une deuxième mission d’observation judiciaire. Plusieurs rencontres avaient été programmées avec des représentants des autorités chypriotes, afin d’exprimer à nouveau l’inquiétude de ces organisations à propos de la « criminalisation » dont Monsieur Polykarpou fait l’objet. Il est poursuivi pour « émeute » à l’occasion du Festival Rainbow de 2010 à Larnaca, accusation que la délégation estime être non fondée.

La délégation regrette profondément le report de l’audience, prononcé pour des motifs peu clairs. Il est tout aussi regrettable que plusieurs réunions programmées avec les autorités responsables aient été annulées par elles à la dernière minute, ce qui amène la délégation à douter de la coopération des autorités dans ce dossier.

Plus d’un an après les événements tragiques survenus lors du 13è Festival Rainbow à Larnaca, la délégation est particulièrement inquiète du fait qu’aucune enquête indépendante n’a été requise concernant le manquement présumé de la police à son devoir de protection des personnes qui participaient à ce festival. Par ailleurs, le procès intenté contre M. Polykarpou a été pointé par des organisations internationales telles que l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que par la Communauté internationale, notamment le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies et le Conseil de l’Europe, comme un sujet sérieux de préoccupation. Ces préoccupations semblent n’avoir guère eu d’impact sur les poursuites.

"Nous exhortons les autorités chypriotes à adopter une position ferme pour protéger les droits des défenseurs des droits humains, tout particulièrement dans la perspective de la présidence de l’UE que Chypre assumera l’an prochain. Nous sommes déterminés à mobiliser autant de soutien que possible afin qu’une enquête indépendante soit menée et que les accusations portées contre M. Polykarpou soient abandonnées", a déclaré Marie Lavrentiadou (REMDH) qui participait à la mission.

Copenhagen – Bruxelles – Paris

Le 13 décembre2011

Pour plus d’informations :
Marie Lavrentiadou – EMHRN, marie.lavrentiadou@wanadoo.fr
Nicola Flamigni – PICUM, nicola.flamigni@picum.org
Marie Martin – Migreurop, marie.mm.martin@hotmail.fr
Celina Kin Armbrust – ENAR, Celina@enar-eu.org